27/07/2009

John Travolta: le deuil de son fils... et de la scientologie ?

Jean-Frédéric Tronche pour l'hebdomadaire GALA Lundi 27 juillet 2009

John Travolta promène sa douleur des nuits entières sur un buggy de golf... Il tourne en rond avec le souvenir de son fils Jett, mort en début d'année. Jusqu'à ce que le héros de Pulp Fiction sorte du cercle de la Scientologie.

Pour revenir au réel?

Mais un chantage pèse sur les épaules de ce père à terre...

John Travolta tue ses nuits blanches avec ses armes et ses larmes, mais la douleur de la perte d'un enfant est immortelle. Et c'est cette recherche désespérée du héros de Grease pour trouver l'onguent à même d'apaiser cette brûlure de l'âme que relate un très beau recueil de témoignages réalisé par le Dailymail.

Jett Travolta n'avait à peine vécu que 16 printemps lorsqu'il a rendu son dernier souffle. Une longue maladie, comme on dit. Rare, aussi: le syndrome de Kawasaki (qui touche essentiellement l'enfant et dont le pronostic est la plupart du temps cardiovasculaire). C'était en janvier. Et ce jour- là, John est mort lui aussi, un peu. Parfois, on peut se demander s'il n'a pas suivi plus loin son fils dans la tombe qu'on ne l'imagine, la douleur traversant parfois si mal la gangue de papier glacé où l'on fige les stars. Mais combien de milliards de pixels par pouce faut-il pour que suinte l'âcre parfum du malheur brut? Car souffrir, c'est un problème de définition.

Et d'expression. John Travolta, 55 ans, lui, fait comme il peut pour crier l'absence de Jett. Et vivre avec son fantome. Une présence invisible aux yeux de ses voisins qui ne voient qu'une fois la nuit tombée, l'acteur faire des ronds, à bord de la voiturette de golf où il aimait tant louvoyer avec son garçon. Jett est sans doute là, à ses côtés, lorsque John Travolta virevolte. Mais il est le seul à le voir.

A Miami, lors de l'une de ses toutes premières apparitions publiques depuis le drame, c'est une bien triste figure qu'offrait John Travolta. "Pendant une minute, il est O.K., la suivante, il est en larmes", constate Denzel Washington, son compagnon de vie et de tournage: ils partageront l'affiche de L'Attaque Du Métro 123. Washington conclut: "Il est tellement gentil, tellement doux."

Une douceur qui ne le prive pas d'une force nouvelle qui pourrait le conduire à un divorce douloureux. Si ce n'est violent. A savoir, sa rupture annoncée avec la Scientologie américaine. Lui qui en était l'un des plus fervents porte-parole et pourvoyeur de subsides devrait mettre fin à 34 ans de foi ébranlée par la mort de son fils Jett.

Le Dailymail avance que John Travolta serait excédé par la pression imposée par quelques responsables de la secte afin de l'entraîner avec quelques autres membres de la sa famille à répondre aux questions portant sur les "influences négatives qui auraient pu contribuer à la tragédie". Le même journal rapportant que des amis de John Travolta imaginent qu'"il regrette maintenant profondément d'avoir adhéré si strictement aux recommandations de ce culte sur le traitement médical de son fils."

Mais, de l'avis de certains témoins interrogés par le Dailymail, comme le spécialiste de l'Eglise de Scientologie Rick Ross, ce sera "très difficile pour John Travolta, à son niveau (dans la hiérarchie de l'Eglise, NDR), de s'extirper de la Scientologie (...) parce qu'elle détient des dossiers sur ses membres célèbres recelant des informations personnelles embarrassantes." En ce qui concerne John Travolta, un des responsables de la police interne à la secte américaine avait allégué que la "religion" de Ron Hubbard avait "soigné" (sic) John Travolta de ses tendances homosexuelles. Si tel est l'instrument de pression utilisé contre Travolta (qui aurait de quoi ruiner sa carrière?) rien ne dit qu'il cèdera. Car il faut se méfier de celui qui n'a peut-être pas tout perdu. Mais trop pour connaître la peur.

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