20/11/2008

Les séparations conflictuelles


Rapport du Défenseur des Enfants: les parents qui se séparent doivent recourir à la médiation familiale.
Hebdomadaire Notre famille d'aprés AFP

La Défenseure des enfants Dominique Versini défend le recours à la médiation familiale judiciaire en cas de désaccord entre parents séparés sur la garde des enfants, dans un rapport au président de la République rendu public jeudi.

(JPG) Une enfant sur quatre aujourd'hui ne vit pas avec ses deux parents.

"La famille est en mouvement permanent", souligne la Défenseure, les mariages sont en baisse d'année en année et les divorces en hausse, le nombre de Pacs a quintuplé en dix ans et la moitié des naissances ont lieu hors mariage.

Si la séparation des parents est toujours un choc pour l'enfant, la séparation conflictuelle est "une vraie souffrance", dit-elle, aux conséquences durables, le conflit empêchant les parents d'assurer leurs tâches éducatives.

S'appuyant sur l'exemple de pays comme le Québec ou la Suède, la Défenseure propose de nouvelles règles privilégiant les droits de l'enfant et la médiation, très peu pratiquée en France puisqu'elle n'est intervenue en 2006 que dans 1% des 360.000 affaires soumises aux juges des affaires familiales (JAF).

Elle propose d'inscrire dans la loi un dispositif complet de médiation.

Un entretien d'information serait obligatoire lors de toute requête sur l'exercice de l'autorité parentale, avant l'audience devant le juge, pour inciter les parents à se rendre dans un des "services de médiation familiale" de la Cnaf (caisse nationale des allocations familiales).

Puis, la médiation judiciaire, actuellement "possible", deviendrait obligatoire en cas de désaccord des parents lors de l'audience.

En cas d'échec de toute médiation, il pourrait être désignée plus fréquemment une "tierce personne", professionnel spécialisé dans la gestion de conflit.

Les conflits, comme le non respect du droit de visite, un déménagement sans prévenir l'autre parent, le refus d'assumer les obligations financières, proviennent très souvent, a constaté aussi Mme Versini, d'une méconnaissance de la coparentalité, définie par la loi de mars 2002.

Très souvent, un couple qui se sépare "ne comprend pas qu'il reste un couple parental et qu'il doit continuer à prendre toutes les décisions ensemble concernant les enfants", dit-elle.

Création d'un portail grand public, inscription sur le livret de famille ou le carnet de santé de l'enfant, le rapport fait plusieurs recommandations pour informer les parents.

Le rapport recommande d'inscrire dans la loi le droit de l'enfant de garder des relations personnelles avec chacun des parents, et avec certains tiers qui ont partagé sa vie.

Alors qu'aujourd'hui il faut qu'un mineur fasse une demande pour être entendu, ce qui le place dans une situation difficile vis-à-vis de ses parents, le rapport recommande que le juge reçoive "tout enfant capable de discernement" pour l'informer de son droit à être entendu par lui-même ou par un psychologue.

En Allemagne, rappelle Mme Versini, le juge voit l'enfant dès l'âge de 3 ans à son domicile. En Belgique, il juge reçoit systématiquement tous les enfants de plus de 12 ans.

La justice ne s'adapte pas assez à l'évolution et la complexité des situations familiales, alors que 65% de l'activité des tribunaux de grande instance concerne les contentieux familiaux, estime enfin Mme Versini.

Elle recommande de faire du juge aux affaires familiales un juge spécialisé et de créer un Pôle enfance-famille au sein de chaque tribunal, doté de psychologues à temps plein.

Pour aller plus loin
la synthèse du rapport de Mme la Défenseure de l'Enfant.

le dossier de presse sur le site du Défenseur de l'Enfant
le dossier de presse selon une association homoparentale

13/11/2008

Etre parent s'apprend?


photo afp

SAINT-MÉDARD-EN-JALLES 33. C'est une première dans le département. La CAF organise demain et samedi une manifestation dédiée aux familles.
Explications
La famille, sous toutes ses formes, sera au centre des « Journées des parents en Gironde », rendez-vous qui a lieu à Saint-Médard-en-Jalles
Etre parents n'est pas un métier mais demande un apprentissage. Chacun le sait. Un apprentissage évolutif : les besoins du nourrisson ne sont pas les mêmes que ceux du petit écolier, qui sont bien différents de ceux de l'ado et encore du jeune adulte qui se lance dans la vie active. Chaque parent se croit seul face aux difficultés qui se présentent à lui. Erreur : l'éducation est partagée avec la société, via la nounou, puis l'école, les clubs, les assos. Et il est bien rare qu'un parent connaisse une situation inédite. Alors, la CAF de la Gironde et ses partenaires, la Ddass, l'État, le Conseil général, l'émanation commune de ces organismes (et d'autres) qu'est le Réseau écoute appui et accompagnement des parents, ont décidé d'organiser les premières « Journées des parents en Gironde ». Des professionnels seront là, nombreux, de tous horizons et toutes spécialités, pour éviter un écueil : que l'on se contente des constats que chacun connaît. Entrevues personnalisées. Des dizaines de parents et des associations ont travaillé à l'organisation de ces deux journées sous la coordination de Philippe Guillet, cadre à la CAF de la Gironde. Parmi les thèmes retenus, on évoquera la famille unie ou désunie, l'arrivée de l'enfant dans le couple, l'échec scolaire, le handicap, la différence, la violence, l'amour. On dira aussi qu'être parent est un bonheur, il ne faudrait quand même pas l'oublier ! Ces journées se partageront entre des rencontres dans la grande salle du Carré des Jalles (350 places), des ateliers plus restreints, des entrevues personnalisées avec des professionnels, des échanges entre parents à l'espace Café. Elles seront entrecoupées de petits spectacles amenés par des comédiens ou des clowns. Sérieux, pas dramatique. « La parentalité est un sujet sérieux, note Philippe Guillet, mais ce n'est pas forcément dramatique. On ne naît pas parent, on le devient. Chacun a des compétences, mais tous n'ont pas les mêmes. D'où l'intérêt qu'ils se rencontrent. » Pour participer à ces journées, il convient de s'inscrire sur le site internet de la CAF (l'accueil par demi-journée est limité à 850 personnes). Ces journées donneront lieu à la réalisation de trois films qui pourront être diffusés dans les réseaux de parentalité. Pour y contribuer, les parents pourront s'exprimer face à un caméra-maton. « Nous sommes dans un monde où tout le monde court. Nous avons voulu faire une pause en disant "Prenons le temps entre parents"», résume Philippe Guillet.

Vendredi 14 à partir de 9 heures ; samedi 15 à 9 h 15. Jusqu'à 20 h 30. Au Carré des Jalles à Saint-Médard. Entrée gratuite. Inscriptions sur www.caf.fr

10/11/2008

BD: sortie de Charisma (Tome2)

De Tsutomu Yashioji, Taisei Nishizaki
Chez Delcourt éditeur

Afin d’aider à la réussite de son enfant, une jeune femme au père très riche fait ses premiers pas vers l’entrée dans une secte…

Reiko est la fille un peu naïve d’un homme très riche, elle vit avec un mari au poste modeste et le jeune couple a décidé de se passer des aides du paternel, au grand dam de celui-ci.
Récemment, ils ont placé leur enfant dans des cours de soutien scolaire.
Deux personnes du personnel encadrant viennent voir la jeune femme pour lui parler d’un programme destiné à modifier l’attitude des parents, afin de leur permettre d’adopter des comportements idéaux pour la réussite de leurs enfants.
Malgré quelques réticences du mari, Reiko finit par le décider et elle va à une conférence, l’occasion pour elle de rencontrer le directeur de ce mouvement qui l’émeut et la décide à participer à un séminaire…

Le mécanisme d’entrée dans la secte est ainsi décrit, de même que quelques rouages.

Les motivations du gourou sont limpides et caricaturales.
Il a bien du mal à se contrôler en présence de la belle Reiko, portrait craché de sa mère.
Si le procédé est peu subtil, les réactions des proches des victimes des sectes sonnent parfois justes et sont sensibles : ce sont eux qui paraissent les plus crédibles.
Le graphisme de Taisei Nishizaki est clair, propre, parfois maladroit, avec une mise en page simple.
Les fioritures et décors ne sont pas de mises : tout est centré sur les expressions des personnages.


Charisma (T2)
- Scénario : TsutomuYashioji, d’après le roman de Fuyuki Shindo
- Dessin : Taisei Nishizaki
- Traduction du Japonais : Tetsuya Yano
- Adaptation : Nagy Véret
- Adaptation graphique : Benoît Lassailly
- Conception graphique : Trait pour trait
- Editions : Delcourt
- Label : Akata
- Collection : Ginkgo
- Dépôt légal : Octobre 2008
- Format : Broché, noir et blanc, avec jaquette
- Pagination : 224
- ISBN : 978-2-7560-1355-8
- Prix public : 7.50 €

09/11/2008

Solal, 9 ans, enlevé et déporté dans une 'secte' par sa mère

Un enfant belge enlevé par sa mère et placé dans une communauté ultraorthodoxe


La police israélienne a la certitude qu'un enfant belge de 9 ans, Solal Georis, a été "exfiltré vers l'étranger" par sa mère et ceux qui la soutiennent, dans un dossier de rapt parental.



Solal se trouverait désormais placé dans une communauté ultraorthodoxe disposant de bases aux Etats-Unis ou en Argentine.
La justice israélienne avait pourtant donné raison au père de Solal, Vincent Georis, ordonnant que l'enfant devait retourner en Belgique, révélait ce matin le quotidien Le Soir.
Tout a commencé en Belgique lorsque Vincent Georis et Ronite Bitton, une franco-israélienne, se rencontrent en 1988. En 1999, le couple a son premier enfant nommé Solal. La situation familiale est alors des plus normale...
Cinq ans plus tard, les ennuis commencent. Le couple divorce. Lorsque la garde principale de l'enfant est, sur décision de justice, confiée au père, les événements s'accélèrent.
La mère, établie en France avec son fils, s'oppose à cette décision en saisissant le tribunal de Grande instance de Nanterre. Mais rien n'y fait, la justice donne toujours raison au père. Petit problème néanmoins: la justice française se rend compte que Ronnie Bitton a déjà quitté le territoire avec Solal, sans laisser d'adresse...
Interpol Jérusalem a signalé en 2006 l'arrivée sur le territoire israélien de Solal, avec un passeport français sur lequel il est indiqué un faux nom. Au passage, la justice israélienne se charge également de l'affaire et donne, elle aussi, raison au père de l'enfant.
Mais le temps passe et Solal n'est toujours pas de retour aux côtés de son père. D'après des sources sérieuses, il aurait été incorporé dans une communauté juive ultraorthodoxe établie près de la bande de Gaza.
Sa mère, appuyée par sa communauté, refuse de rendre l'enfant. Elle est arrêtée puis emprisonnée à Nève Tirtza avant de se retrouver assignée à résidence surveillée chez un rabbin. Elle est citée à comparaître le 1er décembre devant le tribunal de Nanterre pour rapt d'enfant.
Solal serait, lui, toujours gardé précieusement au sein de la communauté ultraorthodoxe qui l'aurait extradé vers les Etats-Unis... Malgré les décisions des justices belge, française et israélienne...

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Belgique - RTL info, société , dim 9 nov, 16:06

Vincent Georis est désemparé. Depuis plusieurs mois, il est sans nouvelle de son fils de 9 ans, Solal. Son ex-femme israélienne l'a emmené en Israël, après leur divorce. Un rapt parental qui a bouleversé la vie de Vincent.

"En novembre 2005, la justice belge avait décidé de me confier l'hébergement principal de Solal et un droit de visite à sa maman. Deux mois après, Solal avait disparu", raconte Vincent Georis au micro d'Eric Van Duyse. Le jeune garçon est d'abord retrouvé en France. Mais alors que la justice française est saisie, la mère et l'enfant disparaissent à nouveau. Il faudra un an pour les retrouver. Ils sont dans une communauté ultraorthodoxe juive, près de la bande de Gaza en Israël. Après un an de nouvelles démarches judiciaires, la cour suprême israélienne donne raison au père de Solal, ordonnant que l'enfant retourne en Belgique.
Mais, il a déjà été influencé. "C'est un petit garçon qui a grandi à Bruxelles. Mais après être passé dans cette communauté, il a été endoctriné. Il n'avait plus de cours de math, ni de science. Il devait étudier à travers la Bible. Les quelques fois où j'ai pu encore le voir, il parlait de façon de plus en plus intégriste sur les musulmans, les chrétiens. Cela devenait très choquant parce que j'ai tout fait pour qu'il reste tolérant et ouvert", explique Vincent Georis.

Un témoignage émouvant

Trois ans de démarche. Sept voyages en Israël. Dix juges à travers trois pays qui ont confié la garde au père. Mais rien n'y fait. Solal n'est plus ni avec sa mère, ni avec son père.
Selon la police israélienne, le garçon a été "exfiltré vers l'étranger" par sa mère et ceux qui la soutiennent. Arrêtée, elle est à présent sous contrôle judiciaire, mais le garçon reste introuvable. Il se trouverait désormais placé dans cette communauté ultraorthodoxe disposant de bases aux Etats-Unis ou en Argentine.

Vous pouvez aussi lire l'entretien avec le papa de Solal sur le site de Sos enfants

Le RPE connait plusieurs familles, pères et grands-parents coupés de leurs petits enfants ou bien en risque de coupure du fait de l'appartenance de l'un des parents à cette communauté.

Il y a quelques années encore la CPPS, cellule de prévention à l'Education Nationale considérait cette communauté "ultra orthodoxe" de la même façon que les légionnaires du Christ ou le Jihad islamique, nous sommes d'accord.

Les videos suivantes montraient les pouvoirs publics et cette organisation "ultra orthodoxe" internationale qui se revendique juive , mais hélas ces videos ont disparu du serveur dailymotion cependant vous pouvez contacter infomanip at wanadoo.fr qui les conserve sur un serveur hors Union européenne en copie. Faites leur la demande.









Ouvrage recommandé par le Centre Georges Devereux, dirigé par Tobie Nathan, Ethnopsychiatre:
N. BELLAICHE, Les Loubavitch : chemins juifs de la repentance. Description d’un groupe juif orthodoxe à Paris.


En ce moment à l'affiche: My Father my Lord

Voir la critique sans compromis par l'AJHL


association juive laïque et humaniste

06/11/2008

Livre sur la vie brisée des enfants dans les sectes

La chercheuse Lorraine Derocher raconte dans un ouvrage la vie brisée des enfants élevés dans des sectes radicales




Dans les griffes des sectes

Le journal Université de Sherbrooke
6 novembre 2008
France Lavoie

Chargée de cours et doctorante en études du religieux contemporain à la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie, Lorraine Derocher est l'une des spécialistes québécoises de la question des sectes, et particulièrement de l'emprise de ces organisations sur les enfants qui y grandissent pratiquement coupés du monde extérieur. Plus tôt cette année, celle qui est également professionnelle de recherche au sein du groupe Société, droit et religion de l'Université de Sherbrooke (SODRUS) publiait l'ouvrage Vivre son enfance au sein d'une secte religieuse - Comprendre pour mieux intervenir, aux Presses de l'Université du Québec conjointement avec le SODRUS. Lorraine Derocher est fréquemment sollicitée par divers organismes qui ont besoin de formation en la matière, et elle est appelée à aider les intervenants qui accompagnent les personnes qui ont vécu leur enfance au sein d'une secte religieuse. Elle constate d'ailleurs à quel point les ressources font cruellement défaut pour aider ces personnes.
C'est une rencontre il y a quelques années avec une personne qui venait de quitter le groupe radical où elle avait été élevée qui a amené la doctorante à s'intéresser aux enfants des sectes religieuses. «Comme je suis une personne très engagée sur le plan social, cette cause est venue me chercher et j'ai voulu aider. Force m'a été de constater qu'il y avait peu de recherches sur la question des enfants qui ont grandi au sein de groupes religieux relativement fermés à la société. Les policiers, psychologues, médecins et travailleurs sociaux manquent d'outils pour intervenir dans ces cas précis», révèle-t-elle.À preuve, encore récemment, les autorités se sont tournées vers la chercheuse pour guider une personne sans ressource. Lorraine Derocher mène actuellement une campagne de financement et agit comme conseillère pour aider cette personne sortie tout récemment d'un groupe très fermé à la société, après y avoir vécu son enfance et passé plus de 30 ans de sa vie.
«Pour moi, nous faisons face à l'injustice des injustices : non seulement l'enfant n'a pas choisi de vivre dans ces milieux, mais après la sortie, la société n'est pas équipée pour l'accueillir comme adulte», dit-elle.Cela dit, Lorraine Derocher rappelle que les nouveaux mouvements religieux constituent un phénomène minoritaire. «Mon livre traite principalement de sectes radicales et fermées à la société, celles à caractère apocalyptique.
Certains de ces jeunes n'ont pas fréquenté l'école, le médecin ou le dentiste. Certains n'ont même jamais regardé la télévision ou ne connaissent pas Internet», poursuit la chercheuse. Cette situation suscite un autre problème : à cause du manque de contacts avec l'extérieur, il n'y a pas de signalements auprès des autorités dans les cas de négligence ou d'abus. «Si vous y pensez bien, nos prisonniers eux, sont parfois mieux traités», estime-t-elle.
Les gens attirés par les nouveaux mouvements religieux le sont souvent à un carrefour de leur vie, et en quête de réponses à leurs questions existentielles. Mais cela peut aller au delà de ces considérations. «Une personne peut vouloir nourrir sa spiritualité, se joindre à une communauté ou chercher à expliquer la souffrance, la mort et la complexité du monde, dit la chercheuse. Toutefois, une secte radicale, c'est un groupe religieux qui, à cause de sa fermeture et ses contestations des valeurs de la société moderne (économie, globalisation, science, etc.), est porté à déraper. Donc l'entrée d'un individu dans un mouvement religieux radical traduit souvent son insatisfaction vis-à-vis de la société dans laquelle il vit.»
En attendant la fin du monde
Les groupes auxquels s'intéresse particulièrement Lorraine Derocher sont ceux qui attendent, de façon concrète et imminente, la fin du monde. Un milieu très néfaste pour les jeunes enfants qui en font partie. «Le temps de l'enfance est généralement un moment rempli de magie, explique-t-elle. Dans ces groupes, on grandit dans un environnement où l'on se prépare à une catastrophe. Mes études ont démontré qu'au delà des défis normalement liés à l'intégration d'une nouvelle société, c'est la vision du monde intériorisée qui constitue le plus grand défi. En d'autres termes, même sorti de son environnement sectaire, le jeune continue à faire une lecture religieuse de la réalité : il a peur des gens du monde, il craint que la fin arrive et parfois, il pense qu'il ira en enfer parce qu'il est sorti de son groupe.
Les sept personnes avec qui j'ai travaillé pour écrire mon mémoire ont toutes regretté leur départ au 11 septembre 2001. et si c'était vraiment la fin du monde? Voilà la démonstration d'une vision du monde intériorisée.»Les raisons qui amèneront une personne à quitter une secte diffèrent selon qu'elle y ait grandi, ou qu'elle l'ait rejointe à l'âge adulte. Dans ce dernier cas, une désillusion peut conduire à une remise en question. En revanche, la personne qui y a vécu son enfance quitte plutôt à cause d'un essoufflement à se conformer au niveau d'exigence des adultes de la secte. «Ces enfants se doivent d'être parfaits, car purs aux yeux de Dieu; certains ont été abusés ou négligés et n'en peuvent plus; d'autres constatent que certains comportements des leaders ne sont pas conformes aux enseignements du groupe.»
Avec la publication du livre Vivre son enfance au sein d'une secte religieuse, l'auteure voulait rejoindre les intervenants comme les travailleurs sociaux, avocats, psychologues et enseignants. Elle a toutefois constaté avec le temps que le sujet en intéresse plus d'un. À preuve, de nombreuses personnes ont assisté le 30 septembre à la conférence de Carolle Tremblay sur les droits de l'enfant en milieu sectaire, à l'invitation du SODRUS.
«À l'ère où l'on parle de consommation responsable, pourrions-nous également envisager de vivre notre liberté de conscience et de religion de façon responsable? Une façon de le faire serait de prendre en compte la protection des droits individuels dont notamment ceux des enfants», conclut Lorraine Derocher.
Lorraine Derocher, Vivre son enfance au sein d'une secte religieuse -
Comprendre pour mieux intervenir, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2008, disponible à la Coop de l'UdeSherbrooke.